Accompagnement à la greffe
Qu’est-ce la greffe rénale ?
Au fil des dernières décennies, la transplantation rénale est passée du statut de médecine de l’exploit à celui d’une thérapeutique classique et éprouvée. La transplantation représente la meilleure option thérapeutique pour 5 000 nouveaux patients atteints d’Insuffisance Rénale Chronique Terminale avant ou après la mise en dialyse. Elle prolonge et améliore la vie et le confort des patients en cas de défaillance ultime de la fonction rénale, en transplantant un nouveau rein sain au patient.
Selon le rapport REIN 2017, en France, il y a eu plus de 3700 greffes, dont 500 greffes préemptives (c’est-à-dire sans passer par la dialyse) et 600 greffes avec donneur vivant.
En région Rhône-Alpes, il existe 5 centres de transplantation rénale :
- Hôpital Édouard Herriot
- CHU de Saint-Etienne
- CHU de Grenoble
- CHU de Clermont-Ferrand
- Hôpital mère enfant à Bron (spécialisé en pédiatrie).
Modalités de don
Le bilan pré-transplantation
En fonction des attentes du patient, le néphrologue de CALYDIAL l’orientera vers une équipe de transplantation rénale, de préférence la plus proche de son domicile.
Cette équipe évaluera si une greffe rénale est possible, en fonction de l’état de santé et des pathologies du patient (les bénéfices et les risques, avec les examens déjà réalisés et l’avis du néphrologue référent) ; et de connaître ses attentes au sujet de la greffe (avec donneur vivant ou décédé).
À l’issue de cette consultation, le transplanteur prescrira au patient des examens et différentes consultations, dans le but de faire le point sur l’état de santé et de donner des indications au chirurgien (groupe sanguin, l’emplacement du greffon…).
Certains examens seront à réactualiser tous les ans ou tous les deux ans, pour que le dossier médical soit à jour, le jour de la greffe.
Lorsque le bilan pré-transplantation est terminé, l’équipe de transplantation inscrit le patient sur une liste d’attente, gérée par l’Agence de BioMédecine (agence de l’état, qui gère, entre autres, la liste nationale des patients en attente de greffes, coordonne les prélèvements d’organes, la répartition et l’attribution des greffons en France).
La greffe à partir de donneur vivant
Une loi de bioéthique de 2004 encadre les conditions de greffe avec donneur vivant ; avec une révision en 2011 qui élargit les possibilités de greffe du vivant : « toute personne apportant la preuve d’une vie commune, d’un lien étroit et stable d’au moins deux ans avec le receveur peut-être donneur (…) » :
- Les personnes majeures, sans mesure de protection (tutelle ou curatelle), peuvent donner un rein.
- Aucune personne n’est écartée d’emblée en tant que candidat pour donner un rein.
Le don d’organes est gratuit, libre et avec un consentement éclairé (aucune forme de pression psychologique ou financière n’est autorisée).
Les donneurs peuvent être :
- Les parents
- Le conjoint
- Les frères-sœurs
- Les enfants
- Les grands-parents
- Les oncles et tantes
- Les cousins-cousines
- Le conjoint du père ou de la mère
- Les amis
Il existe plusieurs avantages à recevoir la greffe d’un donneur vivant :
- Un accès à la greffe dans des délais maîtrisables (environ un an).
- Peu voire pas de passage en dialyse (greffe préemptive).
- Greffe réalisée dans des meilleures conditions possibles (opération programmée, organe prélevé et transplanté sans délai).
- Une meilleure compatibilité (entre fratrie, ce qui peut permettre d’alléger le traitement anti rejet et avoir un greffon qui fonctionne plus longtemps).
Demander un rein à un proche peut s’avouer compliquer, on a peur de faire courir les risques à notre entourage, de connaitre des refus… Les équipes médicales et paramédicales de CALYDIAL peuvent vous aider, vous accompagner dans cette démarche.
Le ou les donneurs vivants rencontreront l’équipe de transplantation rénale afin de réaliser un bilan de santé complet permettant de :
- Confirmer l’excellent état de santé du donneur,
- D’écarter tout risque, même minime, pour le donneur,
- De garantir la possibilité du don.
Le donneur devra réaliser des démarches administratives telles que des entretiens avec un comité d’éthique et le tribunal de Grande instance (pour vérifier qu’il a bien compris les enjeux, les éventuels risques d’être donneur et qu’il n’existe aucune forme de pression).
Après la greffe, le suivi médical du donneur est indispensable. Un contrôle de la pression artérielle, de la fonction rénale et de la recherche d’albumine dans les urines sera réalisé tous les ans.
La greffe avec un donneur décédé
La transplantation rénale peut être réalisée avec un greffon d’un donneur décédé (en l’état de mort cérébrale). Le donneur décédé est une personne anonyme qui n’a pas manifesté de refus pour être donneur.
Le délai d’attente pour recevoir un greffon d’un donneur décédé est plus long en raison d’une pénurie d’organe. De plus, il doit exister une compatibilité entre le donneur et le receveur, afin de diminuer le risque de rejet.
En attendant l’appel à la greffe, le patient doit continuer de vivre le plus normalement possible, c’est-à-dire travailler, avoir des loisirs, voyager…
L'intervention
L’intervention a lieu sous anesthésie générale par cœlioscopie par un chirurgien urologue. Les derniers examens seront réalisés avant la transplantation, pour s’assurer de la bonne compatibilité entre le donneur et le receveur.
L’opération dure 2 à 3 heures. Le greffon est inséré dans la fosse iliaque droite ou gauche (en fonction des résultats des examens).
Pour le cas d’une greffe avec donneur vivant, le prélèvement et la transplantation du greffon ont lieu simultanément, cela nécessite deux blocs opératoires et deux équipes chirurgicales. C’est une opération avec date programmée.
Le patient est hospitalisé environ 10 jours (sans complication).
Pour empêcher la survenue d’un rejet de greffon, le patient devra prendre, entre autres, un traitement anti rejet ou immunosuppresseur tout au long de la vie du greffon. Ce traitement a pour but de diminuer l’activité du système immunitaire. Il peut exister des effets secondaires, d’où l’importance d’un suivi médical.
La vie au quotidien après la greffe
Un suivi médical est obligatoire pour le receveur, pour le bon suivi du greffon : prévenir les signes de rejet et les éventuelles complications. Permettre de vérifier que le traitement antirejet est bien adapté. Ce suivi est assuré par l’équipe de transplantation rénale ainsi par le néphrologue de CALYDIAL.
Certains aliments sont interdits (tels que le pamplemousse, la grenade…), ils interfèrent avec les traitements antirejet.
Il est tout à fait possible de travailler, d’avoir des loisirs (les sports violents sont à éviter), de partir en voyage (les vaccins avec virus vivants sont interdits après une greffe et l’accès à certains pays peuvent être interdits).
Une grossesse est possible, cela nécessite une surveillance accrue par une équipe pluridisciplinaire (obstétrique et transplantation).
Un suivi médical est aussi obligatoire pour un donneur (en cas de greffe avec donneur vivant). Une fois par an, le donneur devra vérifier son taux de créatininémie, un contrôle de la tension artérielle et une analyse d’urines. Pour prévenir d’une éventuelle insuffisance rénale.
« CALYDIAL assure un suivi important des patients, avec des formations, des ateliers et une équipe qui nous accompagne, ça change tout. »
Joël, patient greffé
L’atelier transplantation
CALYDIAL propose des ateliers gratuits sur la transplantation rénale, aux patients suivis pour une maladie rénale (avec une fonction rénale <30%, à savoir 30ml/min) et aux patients dialysés, accompagnés d’une personne de leur choix, sur les sites de Vienne et Vénissieux.
Ces ateliers sont animés par l’équipe d’éducation thérapeutique, accompagnés d’une patiente experte, qui apporte son témoignage ainsi que son expérience au sujet de la greffe rénale.
Cet atelier se déroule sur une journée et demie, et aborde la transplantation rénale dans sa globalité :
- Le bilan pré transplantation
- L’appel à la greffe, l’intervention, le suivi après la greffe, la vie au quotidien, les traitements, les complications…
- La greffe avec donneur vivant.
Si vous avez des questions au sujet de la transplantation rénale, vous pouvez en parler au néphrologue lors de votre prochaine consultation. En fonction de votre fonction rénale et de vos attentes, le néphrologue pourra vous orienter vers une équipe de transplantation.